mercredi 3 septembre 2014

Fontaines de lave et retour sur Terre

Ça y est, nous sommes rentrés sains et saufs de notre aventure islandaise. Nous ne résistons pas à l'envie de poster ces photos des fontaines de lave de plus de 50 mètres de haut de l'éruption du Bardarbunga, prises du ciel.



Malheureusement, il nous faut aussi avouer que ces images n'ont pas été prises de notre avion de retour, mais sont les photos des scientifiques et journalistes sur place, seuls autorisés à séjourner sur zone et survoler le volcan.

De notre côté, après dix-neuf heures passés dans les transports ou en transit, nous voici arrivés à Montpellier où nous allons malgré tout bien savourer un petit lit douillet....

Merci à tous ceux qui ont suivi et commenté ce blog et à bientôt pour de nouvelles aventures !

Jocelyn & Sarah


Nuit blanche !

Nous arrivons à l'aéroport à 0h30. Il nous faut passer la nuit dans l'aérogare avant le décollage prévu au petit matin à 6h30. L'attente va être longue...



L'hiver est déjà là

Mardi. Toutes les bonnes choses ont une fin. D'ailleurs, pour les islandais, le mois de septembre, c'est déjà l'hiver, la preuve avec la fermeture hivernale du camping de Þingvellir qui nous a obligé à chercher un autre camp de base pour la nuit...


Nous profitons de notre dernière journée pour visiter Reykjavik, qui ne restera toutefois pas dans les annales. Pour commencer, le musée d'art municipal nous laisse sur notre fin. L'entrée à 16 euros laisse place à trois malheureuses salles, dont deux d'art moderne qui tiennent plus des dessins d'enfants que du Picasso... La ville est quant à elle très loin de l'idee que l'on se fait d'une capitale. Urbanisme très étalé et sans unité architecturale, bâtiments sans charme de béton ou de tôle ondulée, grands espaces à l'abandon... Seule une rue centrale semi-piétonne montre un semblant d'activité, qui reste dirigée vers le touriste de passage... Bref, après avoir goûté le hamburger local quelconque à 20 euros et une soupe à oublier à 15 euros, il est temps de rentrer !

Le jour où nous rendons les armes

Lundi. La météo a définitivement changé de camp. Nous tentons une ultime rando au pied des glaciers sous un ciel menaçant. Mais le brouillard nous envahit rapidement. La visibilité chute. La pluie redouble d'intensité. Nous devons jouer du GPS pour ne pas perdre notre position sur ces sentiers non balisés. Il faut se rendre à l'évidence : le sommet que nous visons est noyé dans les nuages sans espoir de panorama. Et surtout, Jocelyn,  qui n'a pas de pantalon-imperméable-de-la-mort-comme-celui-de-Sarah-dont-elle-est-trop-fière, est trempé jusqu'aux os. Pour la première fois, l'Islande sort vainqueur du match, et nous devons rebrousser chemin...

Qu'à cela ne tienne, nous changeons notre fusil d'épaule pour nous adonner à l'autre spécialité islandaise : les bains chauds. Direction Reykjavik qui possède pas moins de cinq complexes de piscines extérieures chauffées. Bains bouillonnants, choix de la température (de 36 jusqu'à 44°C), hammam... Rien de tel après une journée froide et humide.

C'est notre dernière nuit en camping et nous restons donc sur la capitale, dans une véritable usine à campeurs où se croisent les flux de randonneurs tout frais qui descendent de leur avion et les marcheurs fatigués aux traits tirés qui s'apprêtent à regagner leurs pénates.

Pendant ce temps, le Bardarbunga est en pleine éruption et les autorités affichent dans chaque camping les informations importantes sur le volcan...



mardi 2 septembre 2014

Dans les entrailles de la Terre

Dimanche. La veille au soir, nous sommes arrivés dans le parc de Þingvellir. Nous dormons dans le no man's Land de la planète : ni sur la plaque eurasienne, ni sur la plaque américaine mais juste sur la dorsale océanique d'où s'écartent les deux plaques l'une de de l'autre, d'un centimètre par an. Il s'agit d'un des deux seuls endroits au monde où la dorsale océanique est ainsi émergée.

La nuit dans cet entre deux mondes ne pouvait qu'être agitée et les éléments déchaînés nous forcent à quitter précipitamment la tente (voir article précédent). C'est dans cette ambiance apocalyptique que nous tentons, contre le vent et la pluie, de parcourir l'immense barrière rocheuse délimitant la dorsale. C'est troublant de se trouver ainsi à l'endroit même de la création du monde.




Nous arrivons à peine à tenir debout et les rafales manquent de nous emporter à plusieurs reprises. Nous comprendrons le soir pourquoi : nous avons en fait tranquillement campé et séjourné au moment du passage de l'oeil du cyclone Cristobal sur Þingvellir,  tout droit venu des Antilles.



"Our mission : to explore strange new worlds."

Samedi. Notre journée au centre du pays débute dans un épais brouillard, les nuages ayant envahi les montagnes environnantes. Nous ne pourrons donc qu'effleurer les merveilles de Kerlingarfjoll constituées de montagnes fumantes et bigarrées Nous sortons triplement emmitouflés pour résister au vent glacial. Après Mars, nous voilà tout droit propulsés dans Star Trek, dans nos tenues de spationautes, partis explorer un monde nouveau et étrange.


Nous ne pourrons malheureusement pas y randonner, le brouillard et la pluie ayant décidé de s'installer pour plusieurs jours. Nous quittons donc la terre du milieu avec regret. Il faut encore rouler 2h30 sur des pistes détrempées pour mettre enfin une roue sur le bitume.

Nous arrivons à Gulfoss où le contraste nous saisit : après ces jours passés reclus, nous voici à nouveau plongés au coeur d'une armada de touristes. Gulfoss abrite en effet l'une des plus célèbres cascades d'Islande qui a bien failli disparaître au profit d'un projet hydroélectrique. Le propriétaire fermier d'alors a lutté tant qu'il le pouvait pour protéger le site, devenant le premier écologiste du pays.

A deux pas de Gulfoss, un autre site hautement touristique nous attend : Geysir (eh oui, c'est d'ici d'où vient le mot geyser). A dix minutes d'intervalle, jaillit l'eau bouillante sur plusieurs dizaines de mètres. À la première salve, Sarah sursaute, pétrifiée. La colonne d'eau est impressionnante, et au moment où elle atteint son point le plus haut, une pensée surgit dans toutes les têtes : l'eau va devoir retomber, mais qui va être dans la ligne de mire et se faire détremper ? Ouf, c'est en fait un groupe de japonais qui est dans le sens du vent et prend la douche (chaude, c'est déjà ça).



Allo Houston, ici Mars.

Vendredi. Nous quittons cette fois définitivement la route 1 encerclant l'île, et encore synonyme de civilisation, pour nous enfoncer dans le coeur montagneux du pays, les "highlands". La route 35, qui traverse le pays du nord au sud par le centre, se transforme rapidement en piste défoncée à mesure que le paysage se durcit. Les vertes vallées sculptées de cascades font place à des volcans dénudés semés dans un désert de lave noire. La météo change également. Notre chance nous a bien quittés (oui oui, cette fois c'est vraiment l'Islande) et c'est un ciel de plomb qui nous accueille à Hveravellir, un des refuges les plus isolés du pays. Pas d'essence, pas de douche, pas de moyen de communication, pas de poubelle (on est priés de garder ses détritus) et même pas l'eau potable (merci à l'outre de Jean-Marc). Nous découvrons une zone géothermique unique puis partons à l'exploration d'un cratère à environ 6 km du site. Rapidement, nous nous retrouvons sur Mars où nous nous attendons à retrouver le rover Opportunity d'un instant à l'autre.


Le soir, le temps tournant à la pluie, nous reprenons la piste vers le sud en direction du deuxième refuge des highlands, Kerlingarfjoll, qui offre l'avantage d'avoir une cuisine chauffée à disposition des campeurs. C'est salvateur au vu la nuit glaciale et pluvieuse qui nous attend. Mais avant d'arriver, catastrophe, un gué nous barre le passage. Sarah part ausculter la profondeur puis livre, sombre, son verdict : ça ne passera pas ! Jocelyn tente, enclenche la boîte longue, et se lance dans un passage moins exposé. Le 4x4 passe sans broncher. Ce n'était qu'une grosse flaque... Ouf, nous aurons droit au refuge...